Le printemps tarde décidément à venir, avec ce ciel chargé et cette pluie qui revient continuellement, un temps pour écouter l’écossais Max Middleton et son dernier projet discographique Human Don’t Be Angry.
Un disque composé essentiellement d’instrumentaux qui laissent s’épanouir des arpèges de claviers méditatifs, la résonance hypnotique des notes qui perlent sur les cordes d’une guitare flegmatique (qui m’ évoque le travail de Maurice Deebank dans Felt), parfois relevés de quelque leitmotivs énoncés par les chœurs.
Middleton manque parfois un peu de fantaisie et d’imagination pour développer ses thèmes mélodiques, et les percussions claquantes contrarient un peu la douce mélancolie qui s’installe durant les quatre premiers titres.
Toutefois à partir de Monologue River, où intervient le chant (de Middelton lui-même ?), le disque gagne en chair, en chaleur, quitte une dynamique assez statique pour distiller davantage d’ émotions.
La mise en son gagne également en assurance et en ampleur au fil du disque. La délicatesse des mélodies de Jaded fait même oublier un début encore envahissant de la boite à rythme, le xylophone s’insinue dans le déroulement du thème comme pour y ajouter une tonalité douce amère, comme si un rayon de soleil pouvait faire tourner en un instant l’humeur du disque.
Après deux minutes dix, deux guitares, dont l’une joue un dixième de seconde après la première, partent dans une courte échappée qui enrichit encore le thème, les percussions interviennent ensuite délicatement en contrepoint des claviers pour un final en forme de douce décélération.
J’ aime également le dernier titre Getting Better (At Feeling Like Shit) : Juste deux guitares et quelques coups sur les toms pour marquer le rythme.
Un final calme, simple mais intense, la guitare qui assure la progression mélodique garde une simplicité monacale qui me rappelle une fois encore le groupe Felt.
Je préfère le Human Don’t Be Angry un peu dépouillé de ses oripeaux « electro » et de quelques arrangements un peu flashy qui me paraissent en décalage avec une esthétique musicale finalement un peu austère. Un noir et blanc stylisé qui évoque une sorte de halte, un retrait du quotidien, une forme de sérénité toujours aux aguets.
Un disque qui recèle suffisamment de moments de beauté pour mériter une écoute attentive ou même distraite, parce qu’il se fond dans les moments de calme, d’isolement et influence discrètement nos humeurs.
Label : Chemikal Underground/PIAS – Sortie : Avril 2012
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