Idem ne fait jamais deux fois la même chose. Des rives de l’électro industrielle aux confins du Dub en passant par l’indie rock tendance punk goth, chaque titre de ce Good Side of the Rain est une corde supplémentaire ajoutée à l’arc de la formation Angevine.
Mais on aurait tort de croire que cette propension à tracer son sillon sur de multiples territoires s’assimile à une dispersion. Dans ce septième opus, Idem parvient au contraire à échafauder les contours d’une œuvre cohérente, comme si chaque morceau correspondant à une étape différente dans le développement d’un immense oiseau de nuit, du déploiement gauche de ses ailes encore frêles à son envol majestueux au-dessus de la ville endormie.
Flanqué d’une tension narrative du début à la fin, Good Side of the Rain raconte ces espaces urbains en jachère, ces lieux désaffectés où nul ne met plus les pieds depuis belle lurette, théâtres des ombres, et laisse à l’auditeur ébahi l’impression d’avoir touché du doigt un fragment d’entre deux mondes. Si l’on sera d’abord désappointé par son caractère (volontairement) décousu, on aura tôt fait de comprendre qu’il ne s’agit là que d’une esbroufe. Cet album possède bel et bien son identité propre. Sans crier gare, Idem a réussi à sculpter un bloc de chaos.
Chronique Arnaud Barbey